Le MAPCa s’est doté d’une association pour porter cette mission de diffusion et d’orientation.

L’association a pour objet de soutenir toutes les actions contribuant au mouvement d’alliance avec le peuple castor. On peut citer en exemple :

• des actions d’éducation populaire concernant les besoins des rivières vivantes, les manières d’arrêter de les maltraiter, et de contribuer à leur guérison, et concernant l’importance collective du castor et d’autres forces vivantes dans la bonne santé des rivières.
• des actions d’information et de formation concernant les possibilités de coexistence diplomatique avec lui, des actions de création d’alliances avec les usages humains soutenables comme la foresterie alternative ou l’agroécologie.

« Dans ce mouvement d’alliance avec le peuple castor, on peut ébaucher les chantiers pour les mains disponibles, définir des fronts. Il y a un front associatif à imaginer pour soutenir et conseiller les initiatives citoyennes, habitantes et conviviales de régénération des rivières en alliance avec les castors. Un front pédagogique pour porter une alphabétisation aux enjeux de l’eau vivante. Un front activiste pour imaginer dans les luttes la régénération lowtech comme alternative offensive et constructive à de grands projets inutiles, et contribuer à les désamorcer. Un front d’influence au niveau législatif national pour fluidifier et transformer l’environnement administratif et juridique permettant la régénération lowtech, l’expansion des castors et la cohabitation. Un front de lobbying pour faire entrer dans la PAC et la politique agricole nationale les alliances paysannes avec le peuple castor comme service reconnu, et valorisé plus haut que les mètres carrés de terre agricole non rentables partagées avec le castor, avec des ressources pour financer les techniques de cohabitation avec le monde agricole. Un front scientifique pour que les sciences écologiques et de la conservation puissent travailler sur les effets des castors sur les milieux et les meilleures formes de cohabitation ; pour que les sociologues et anthropologues puissent enquêter sur les conditions de la cohabitation et ses effets sur les relations au vivant des collectif humains… Et beaucoup d’autres chemins d’action encore à imaginer. »

Rendre l’eau à la Terre, Alliances dans les rivières face au chaos climatique – Baptiste Morizot et Suzanne Husky, Actes Sud, Oct.2024

Parallèlement, l’enjeu de cette association est de soutenir en France la régénération low tech des cours d’eau fondée sur les processus et inspirée du castor, qui est la seconde dimension de l’alliance. Cette méthode favorise son retour active les effets régénératifs du castor et des forêts dans les rivières. Cette nouvelle approche du soin des rivières dégradées, low tech et low carbon, basée sur les forces du monde vivant en présence, est un des chemins pour reprendre la rivière aux machines, en s’alliant avec les puissances de la rivière, du castor et du monde végétal pour hydrater les milieux, rendre l’eau à la terre, et favoriser l’habitabilité des fonds de vallée pour la vie non humaine et humaine.